HORS-JEU ▹ Pseudo Amaryllis/ex Elizabeth M. Falk ▹ Prénom Pauline, ou Pauli pour ceux qui me cherchent un surnom▹ Où avez-vous connu le forum ? bazzart, et la première version. Votre personnage est... Un personnage inventé. ▹ Présence entre 4 et 5 sur 7. ▹ Êtes-vous prêt à être frappé par la roue du Destin? Bien sûr  

▹ Anecdote #1 : Je n’ai que très peu connu mes parents, j’avais à peine trois ans quand je les ai perdus. Ils sont décédés dans un accident de voiture, en plein mois de janvier. Une plaque de verglas, une autre voiture en face. Maman est morte sur le coup, papa trois jours plus tard sans se réveiller de son coma. Je n’ai presque pas de souvenirs, plutôt des images que de vrais moments. Je ne me rappelle pas de leur voix, ni de leur odeur. Et je n’ai gardé que trois photos de ce passé, une où j’étais bébé, la deuxième prise lors de ma première journée à la plage à deux ans, la troisième date du dernier Noël qu’on a passé tous les trois. C’est ma grand-mère paternelle qui m’a recueillie sous son toit, à Clearwater, et qui a été ma seule famille pendant une vingtaine d’années. C’est grâce à elle que je suis telle que je suis actuellement, et dès que je pense à elle, les larmes me montent automatiquement aux yeux.

▹ Anecdote #2 : Pendant mes années de middle et de high school, l’art plastique a toujours été ma matière préférée. Peut-être était-ce dû à mon côté rêveuse, ou comme Marnie ma grand-mère disait, un trait que j’avais hérité de ma mère, elle aussi artiste à ses heures. Pendant ces quelques heures par semaine, la jeune fille un peu timide et discrète que j’étais laissait place à une adolescente passionnée et créative. Un peu poussée par Marnie, j’ai postulé pour deux écoles d’arts où j’envisageais de faire mes études à 18 ans, me préparant à un refus avant même d’avoir une réponse. Je fus on-ne-pouvait-plus surprise lorsque je reçus deux lettres d’admission. Faire un choix fut un vrai dilemme. Mais je choisis finalement de partir pour San Francisco. Quitter Clearwater et ma routine a été une des choses les plus difficiles que j’ai dû faire jusqu’à présent, mais je me sentais rapidement comme chez moi dans ma nouvelle ville d’adoption. Malheureusement, je n’ai jamais terminé mes études suite à des événements familiaux.


▹ Anecdote #3 : Ma grand-mère a prononcé le mot cancer pour la première fois un peu après mon dix-septième anniversaire. Au cours d’une visite de routine, son médecin avait détecté une grosseur dans l’un de ses seins, après quelques examens, il s’est avéré que ce n’était pas bénin. Mais elle a toujours cherché à être rassurante, et les statistiques jouaient en sa faveur. Elle a subit opération et chimiothérapie. Je l’ai vue perdre ses cheveux, son appétit, du poids, mais jamais son sourire. Je n’ai accepté de partir étudier loin d’elle que parce que ses dernières analyses ne montraient aucune rechute. Mais un an plus tard, pendant l’été entre ma première et ma deuxième année d’études, un scanner a montré une masse dans son poumon, une métastase d’après les médecins, qui pouvait expliquer le fait qu’elle était souvent essoufflée.  Les traitements recommencèrent, et je ne pouvais prendre des nouvelles que par téléphone. Quand une métastase était soignée, une autre apparaissait. J’ai compris qu’elle n’allait vraiment plus bien quand elle a arrêté de louer des chambres dans la maison. Elle m’a annoncé un soir qu’elle en avait assez de se battre, et qu’il était temps de laisser place à nouvelle génération. Le temps que je rentre en catastrophe pour la faire changer d’avis, elle nous avait déjà quittés. Son enterrement était beau et horrible à la fois, tous les amis qu’elle avait en ville m’ont aidée et soutenu. Je crois que je n’avais jamais vu autant de monde à des funérailles. C’est ce même soir, alors que je me promenais dans la maison vide, sans bruit, que je me suis rendue compte que j’étais incapable de la vendre et de l’abandonner. Elle me l’avait léguée pour que je continue en quelque sorte ce qu’elle avait commencé. J’ai annoncé au directeur de mon école que je ne reviendrais pas, et une amie m’a renvoyée toutes mes affaires par la poste. Deux semaines plus tard, après un grand ménage, je rouvrais les chambres d’hôtes et accueillait mes premiers clients.

▹ Anecdote #4 : Des clients, j’en ai déjà eu pas mal. Même si je ne travaille comme gérante de ma propre maison d’hôtes que depuis un peu plus d’un an. Certains m’ont plus marquée que d’autres, mais tous ont été agréables pendant leurs séjours. Et pourtant, il y en a un qui remue bien plus de choses en moi qu’il ne devrait. Je ne sais même plus exactement depuis quand il me loue une chambre, six ou sept mois je crois. Peut-être même huit. Au début, quand on se croisait dans les couloirs, il me souriait juste. Puis il me demandait comment j’allais. Puis, il a remplacé le Mlle Blythe par Tamsin. On a parfois de longues conversations sur le pas de sa porte ou dans le salon. Il m’aide souvent à débarrasser la table, parfois même la vaisselle même si j’essaye toujours de le chasser de la cuisine. Et ces derniers temps, je me mets à rougir quand je pense à lui, et je sais très bien ce que ça veut dire, c’est que je suis en train de tomber amoureuse de lui. Ça fait longtemps que je n’ai plus eu quelqu’un dans ma vie, depuis San Francisco à vrai dire. Je n’ai pas vraiment le temps de penser à moi depuis que je gère la maison, je ne dis pas que je n’ai pas de temps libre. J’ai retrouvé mes amis d’enfance et je les vois souvent en journée, pour un cinéma, une glace ou juste de longues discussions. Mais c’est différent. Et pourtant, ce n’est pas le genre d’homme auquel il faut que je m’attache, il n’est qu’un touriste, un homme de passage qui s’en ira surement à la fin de ce mois ou du prochain. Sauf que je ne peux m’empêcher de l’imaginer me saisir la taille, me retourner pour que je lui fasse face et m’embrasser. Surement mon côté romantique ou rêveur. Mais il va falloir que j’arrête de me faire des films, ou je risque de rougir en face de lui la prochaine fois.